Les élèves de l’école soufie, MTO Shahmaghsoudi, du courant oveysside, manifestent demain, 25 juin, à Paris, lors du premier jour des soldes d’été, pour dénoncer le «détournement abusif» de leur «logo sacré, portant le nom d’Allah» par le créateur de mode, Roberto Cavalli.
Paris
De notre correspondant
Cette école, qui attire plusieurs dizaines de membres de la communauté maghrébine en France, a appelé ses adeptes à se rassembler devant la boutique du créateur italien, rue Saint-Honoré, à partir de 15h.Plusieurs autres manifestations sont annoncées dans de nombreuses grandes villes européennes et même aux Etats-Unis. Dans ce même cadre contestataire et depuis plusieurs semaines, une campagne internationale d’indignation est lancée sur les réseaux sociaux numériques par les disciples de cette école mystique islamique. Dans cette affaire, on reproche à Roberto Cavalli des tentations islamophobes.
Les élèves de MTOS affirment vouloir, par cette contestation pacifique, contraindre le créateur de retirer du marché tous ses produits qui portent leur «emblème sacré détourné». «Notre emblème contient une signification spirituelle profonde qui se trouve ternie par son utilisation offensante pour la campagne de la marque Justcavalli», ont-ils écrit dans un communiqué envoyé à la presse, précisant que le logo de leur école est «une marque enregistrée». Selon eux, Cavalli aurait fait exprès de «tourner l’emblème de 90° et le présenter maintenant comme une morsure de serpent, une allusion connotée au péché originel», alors que l’emblème d’origine porte le nom d’Allah.
Ces disciples d’un islam tolérant assurent que leur action n’est pas une entrave à la liberté de création, mais ils veulent juste «tenter d’empêcher que le caractère sacré de leur foi soit entaché», et rappellent «le passé sulfureux de Roberto Cavalli». En 2004, «ce dernier avait provoqué la colère de milliers d’Hindous en utilisant des images de leur déesse sur divers produits dont des slips et des maillots de bain. Une vague de protestation l’avait alors contraint à retirer ses produits et à présenter ses excuses», ont-ils conclu.